Observer les pratiques langagières des “jeunes” aux Antilles pour observer un état de l’évolution de la société
Journées d'étude
Lieu: Martinique et Guadeloupe
Date de l'événement: 6 et 8 avril 2020

Date limite: 08 mars 2020


Organisées par les laboratoires CRILLASH (EA 4095) et CRREF (EA 4538)
Université des Antilles

Le Lundi 6 avril 2020 (Martinique)
et
Le Mercredi 8 avril 2020 (Guadeloupe)
 
Présentation générale
Depuis bientôt trois années, la question des contacts de langues et de cultures interpelle particulièrement la communauté étudiante et scientifique de Martinique et de Guadeloupe. En mai 2018, se sont tenues les 1èresjournées d’étude intitulées « Socio-didactique et didactique du français en Martinique et en Guadeloupe » autour des champs de la sociolinguistique et de la didactique du français. Ces premières journées ont permis de réunir étudiants et chercheurs de l’Université des Antilles afin qu’ils réfléchissent sur les situations de contacts de langues français et créole dans une perspective didactique. En mai 2019, la deuxième édition, sous l’angle de la pluridisciplinarité et du décloisonnement des champs de réflexion, a exploré la thématique « Affirmer son identité dans et par le discours ». Ces 2èmes journées ont permis la rencontre de chercheurs et doctorants qui ont confronté des terrains, et donc des problématiques, particulières (Antilles, Vénézuela, Etats-Unis, Canada, France hexagonale, Suisse, Népal) autour de la question de l’identité dans les domaines de la (socio)linguistique, de l’analyse de discours, de la littérature, des cultural studies et de la philosophie. Si les cadres théoriques, méthodologiques et les objectifs n’étaient nécessairement pas les mêmes, le partage d’un même objet, la langue, a permis un dialogue très productif.
Les échanges fructueux qui se sont tenus lors de ces deux années ont confirmé le besoin d’un croisement des disciplines et la collaboration des chercheurs de l’université des Antilles et des autres universités de France hexagonale.
Dans la continuité de ces deux premières entreprises, en avril 2020, se tiendront les 3èmes journées d’étude intitulées « Observer les pratiques langagières des “jeunes” aux Antilles pour observer un état de l’évolution de la société ». L’objectif est de constituer un groupe de recherches de l’université des Antilles qui observe et questionne les pratiques langagières des « jeunes », en s’associant à des chercheurs d’autres universités françaises, afin de mener des études comparatives sur les pratiques socio-langagières de la jeunesse des espaces de l’hexagone et des Antilles. Ce groupe de recherche élaborera un projet d’enquêtes de terrain sur la Martinique et sur la Guadeloupe pendant deux ans. Les journées d’études d’avril 2020 seront l’occasion d’établir un cadre institutionnel pour des échanges et des travaux en cours et en projet.
 
Argumentaire scientifique
La description et la prise en compte du bi-plurilinguisme aux Antilles et en Guyane françaises en contextes scolaires et non-scolaires ont fait l’objet de plusieurs travaux et programmes (voir par ex. Anciaux 2017[1] et Alby 2013[2]). Pour ce faire, différentes disciplines ont été convoquées, notamment la sociolinguistique, la linguistique, la psycholinguistique, la didactique des disciplines et la didactique des langues et du plurilinguisme. Cependant, peu de projets s’intéressent spécifiquement aux pratiques langagières des « jeunes »[3] antillo-guyanais et aux effets complexes du contact des langues (créole (s), français, anglais, espagnol, par exemple) et des cultures de leurs espaces où la vitalité des contacts et des échanges ont des incidences sur la façon dont les individus se positionnent, se déterminent et se définissent.
Par contre, depuis plusieurs années, en France hexagonale, les pratiques, en particulier celles des « jeunes » de milieux populaires, mobilisent la réflexion des chercheurs. Leurs études montrent qu’elles sont le reflet de l’évolution de la société et donnent un accès à la compréhension des positionnements identitaires complexes et des représentations des membres de la communauté des locuteurs français, en plus de renseigner sur le dynamisme de la langue ou des langues en contact. C’est le cas des travaux réalisés dans le cadre d’un des projets les plus importants sur la question, intitulé Multicultural Paris French (MPF)[4], qui montrent notamment le rôle joué par les effets du contact entre le français et certaines langues locales ou de l’immigration, à quoi s’ajoutent des emprunts à l’anglais, langue privilégiée de la culture urbaine jeune[5]. Loin des idéalisations d’une tradition française tendant à promouvoir le monolinguisme, ce type d’études est indispensable dans la perspective d’une description des pratiques réelles des locuteurs. Une meilleure connaissance de la façon dont les locuteurs concernés s’approprient et utilisent la ou les langue(s) permettrait une appréhension affinée des enjeux de leur « intégration », à travers le degré d’acceptation des référents légitimes nécessaires à cette dernière. Des éclairages pourraient aussi être apportés à la problématique de l’enseignement de la langue de première socialisation à l’école.
Bien qu’encore assez peu nombreux, des travaux sur les pratiques langagières des jeunes en France hexagonale, voient peu à peu le jour et tendent à trouver des échos au-delà de la sphère strictement universitaire. Mais on est encore très loin d’un maillage systématique de tout l’Hexagone.
Concernant les Antilles françaises, de rares projets se sont intéressés à la question. Pourtant, la particularité sociolinguistique et culturelle de ces territoires est l’occasion de révéler à la fois des convergences et des divergences entre les territoires des Antilles et de la Guyane, ainsi que des phénomènes que l’on ne peut observer en France hexagonale, et inversement. Les recherches nécessiteront alors une collaboration entre les chercheurs de France hexagonale ayant mis en place des cadres théoriques et méthodologiques pour l’étude de ces pratiques et les chercheurs spécialistes de la situation sociolinguistique antillaise.
C’est dans cette perspective que les deux journées d’étude de la 3è édition se tiendront : l’une en Martinique le lundi 6 avril 2020 (pilotée par Jean-David Bellonie, MCF de l’université des Antilles – CRILLASH EA4095 et Manuella Antoine, PRCE,  formatrice à l’INSPE de Martinique), et l’autre en Guadeloupe le mercredi 8 avril 2020 (pilotée par Frédéric Anciaux, MCF HDR de l’université des Antilles – CRREF EA4538). Afin de mobiliser les acteurs des deux sites, nous prévoyons d’organiser les deux journées sur le même modèle. Deux spécialistes des pratiques langagières des « jeunes », membres du projet MPF cité plus haut, seront présentes lors de ces deux journées et donneront une conférence : Françoise Gadet, responsable du projet, et Emmanuelle Guerin, membre et travaillant notamment à une transposition dans le champ de l’enseignement[6].
Tous les chercheurs, étudiants, enseignants et formateurs et doctorants travaillant déjà ou souhaitant travailler sur la thématique de ces journées sont invités à participer. À tous, il sera demandé d’apporter des éléments d’éclairage sur les particularités de la situation antillaise. Il s’agirait de viser une fédération de chercheurs d’horizons disciplinaires différents. La problématique des pratiques langagières des « jeunes » implique une interdisciplinarité puisque sa complexité n’est pas saisissable sans un dialogue des points de vue sociologique, ethnographique, anthropologique, historique, linguistique, entre autres.
 
Professeures invitées :
-          Françoise GADET, Professeure émérite des universités, Université de Paris Nanterre (France)
-          Emmanuelle GUERIN, Professeure des universités, Université Sorbonne-Nouvelle, Paris 3 (France)


Comité d’organisation :
-          Jean-David BELLONIE, MCF, Université des Antilles - ICEFI, laboratoire CRILLASH
-          Frédéric ANCIAUX, MCF HDR, Université des Antilles - INSPE de l’académie de Guadeloupe, laboratoire CRREF
-          Manuella ANTOINE, PRCE, Université des Antilles - INSPE de l’académie de Martinique
-          Kate BUTCHER, Doctorante, Université des Antilles, laboratoire CRREF


Calendrier :
-          Date limite de soumission des propositions : 8 mars 2020
-          Notifications aux auteurs : 17 mars 2020.
-          Dates des journées d’étude : 6 et 8 avril 2020.


Modalités de soumission :
Les propositions de communication sont à envoyer conjointement à Jean-David BELLONIE et à Frédéric ANCIAUX aux adresses suivantes : Jean-david.Bellonie@univ-antilles.fr et fanciaux@espe-guadeloupe.fr. Elles comporteront : le titre de la communication, un résumé de 400 mots (maximum), une bibliographie indicative, cinq mots clefs et une courte note bio-bibliographique (150 mots maximum). La langue de soumission est le français.
 
 
Programme prévisionnel :
-          Lundi 6 avril 2020 (Université des Antilles, Martinique)

o   8h – 12h : accueil et conférences
Françoise GADET : « Un corpus et ses options théoriques et méthodologiques : Multicultural Paris French (MPF) »
Emmanuelle GUERIN : « Des faits illustrant le vernaculaire urbain contemporain parlé en Île de France »
communications
o   14h – 17h : communications et discussions

-          Mercredi 8 avril 2020 (INSPE de Guadeloupe, Guadeloupe)

o   8h – 12h : accueil et conférences
Françoise GADET : « Un corpus et ses options théoriques et méthodologiques : Multicultural Paris French (MPF) »
Emmanuelle GUERIN : « Des faits illustrant le vernaculaire urbain contemporain parlé en Île de France »
communications
o   14h – 17h : communications et discussions
 


 
[1] Anciaux, F. (2017). Interactions plurilingues en contextes didactiques aux Antilles et en Guyane françaises. Paris : Éditions Riveneuve, collection langues et perspectives didactiques
[2] Alby, S. et Léglise, I. (2013). Les corpus plurilingues, entre linguistique de corpus et linguistique de contact. Faits de Langue, 41, 95-122.
[3] Les guillemets appliqués à ‘jeunes’ sont destinés à indiquer un lieu d’interrogation : dans quelle mesure le phénomène ne concerne-t-il que les jeunes reconnus tels d’un point de vue démographique ?
[4] Projet financé en particulier par la DGLFLF et élaboré dans le cadre d’une ANR franco-britannique.
[5] On trouve une bonne partie de ce corpus (sons, transcriptions, fiches) de plus de 1 200 000 mots sur le site d’Ortolang : https://ortolang.fr/market/corpora/mpf.
[6] F. Gadet et E. Guerin sont toutes deux responsables avec Olivier Baude et Mederic Gasquet-Cyrus du projet « Villes » de la DGLFLF.
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